Stage Londonien dans le scannage, option cartons, perforatrice et café

Celles (et ceux) qui me lisent régulièrement savent que j'ai eu l'immeeeeense chance de finir mon année d'université par un stage à l'étranger. J’ai en effet passé mes doux mois de vacances sous le soleil (ahah) Londonien. La vie là-bas, c’est une chose, la vie de stagiaire c’en est une autre et c’est de cela dont je voulais vous parler aujourd’hui. Special Warning : Je ne vais pas généraliser mon expérience à TOUS les stages effectués en terres royales, je ne vous parle vraiment que de ce qui s’est passé entre les 4 murs de l’entreprise qui m’a embauchée, que pour des raisons de confidentialité je nommerais « internshipmadeofshit ».

C’est donc pleine de motivation et d’entrain que je poussais alors pour la première fois la double porte battante de l’entrepôt bleu qui ressemble-à-un-garage-automobile-mais-qui-n’en-est-pas-un. Perchée sur mes talons spéciaux premier jour et cintrée dans une chemise bien trop ajustée, je m’attendais à pénétrer dans l’incroyable milieu du yachting de luxe en tant qu’assistante commerciale export trilingue. Beaucoup de mots pour peu de retombées, puisque, à peine arrivées, ma collègue et moi sommes envoyées dans l’entrepôt pour faire des cartons. Des cartons de viandes fraîches diverses et variées. Un bonheur.

Alors oui je sais, il faut savoir faire preuve de patience, Rome ne s’est pas construite en un jour, ni en trois mois non plus apparemment. Puisque, à l’heure du bilan et après m’être ennuyée plus que de raison, je constate que je n’ai strictement rien fait. Enfin, excusez moi, je suis un peu mauvaise langue, mais après une formation dans le commerce international, une année à l’étranger, et trois langues couramment parlées, faire des trous à la perforatrice dans les factures, changer les post-its élimés et mettre des boîtes de céréales dans des cartons… Ce n’est pas tout à fait ce que je considère comme un travail quotidien épanouissant. J’aurais dû faire un BTS troueuse option scan, parce que là pour le coup ça m’aurait été utile !

Parce que le scan et l’impression, attention ça me connaît, et en Anglais s’il vous plaît ! Print, scan, send, rename, folder… Tout un jargon quasi in-maîtrisable pour les non initiés! Je prends avec vous les mêmes précautions qu’ils ont prises avec moi vous m’excuserez… En effet, à peine installée devant mon ordinateur, l’informaticien me demande très sérieusement : « tu es OK avec l’utilisation des e-mails ? ». Alors oui, il venait de me demander si je savais écrire et envoyer un email. Forcément après ça je n’avais plus grand espoir concernant la considération qu’ils allaient me porter tout au long des trois mois !

J’ai donc expérimenté l’ennui le plus total avec un record d’une enfilade de quatre journées complètes de 8h à 17h30 passée sans que personne ne m’adresse la parole et/ou ne me confie de tâche ! C’est là que j’ai commencé à me fixer des défis personnels : faire du Facebook, bon ok, E.A.S.Y., mater des vidéos Youtube, moins évident… puis mater un film complet, carrément délicat ! Et puis faire des dessins, et puis refaire mes ongles, et puis la manucure complète, et puis BAM la pédicure. J’ai atteint l’apothéose lorsque je me suis endormie sur le canapé de l’espace repas alors que je classais les magazines par ordre alphabétique… sans que personne ne le remarque. Cape d’invisibilité bonjour !

Pour conclure et comme je vais le rédiger sur mon joli CV, ce fût une expérience extrêmement enrichissante, qui m’a alors permis de dépasser mes propres limites en me confrontant à un espace et des méthodes de travail que je ne connaissais ni ne maîtrisait. A.K.A. (as know as) la pédicure en open-space.

Petit conseil : assure-toi vraiment vraiment vraiment que ton futur employeur a au moins lu ton CV avant de t’embaucher, ça t’évitera quelques mauvaises surprises, ou trois mois de soins des ongles intensifs.

Article initialement paru sur SO BUSY GIRLS (cliquezzzz)